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    Pour la Journée internationale de la Femme, j'ai pris le temps de regarder un DVD que je m'étais offert pour Noël : "Parvana, une enfance en Afghanistan", de Nora Twomey (Prix du public et Prix du jury au festival d'Annecy en 2018).

     


     

     

    Le film d'animation réussit le difficile pari d'évoquer le quotidien de la population de Kaboul (et en particulier celui des femmes opprimées par les intégristes) sans rien occulter ou édulcorer de sa dure réalité : les quartiers en ruines, la misère, la peur, les femmes "murées" dans les maisons et sous les burkas, le travail des enfants, la menace des avions au-dessus de la ville, les mines...

    Cette dureté est contrebalancée par l'univers onirique de Parvana et de sa famille, qui puisent leur espoir dans les histoires que le père, lecteur et écrivain public emprisonné sur une accusation injuste, leur a transmises, et qu'ils réinventent, seuls ou ensemble, lorsqu'ils ont besoin de trouver le courage de faire face à des situations déchirantes.

    En ce sens, en plus de proposer un document d'une magnifique qualité iconographique, mais aussi d'un contenu riche, percutant et précis sur des thèmes de réflexion comme le sexisme,  les droits civiques, le travail des enfants, le mariage forcé, la discrimination... "Parvana" est aussi un émouvant hommage à la puissance de l'imaginaire et aux forces vives qu'il infuse dans l'adversité lorsqu'on réussit à rester en contact avec lui.

    Le scénario souligne le rôle essentiel de l'art de conter et de la parole orale en Afghanistan, traditions à la fois unificatrices (car appartenant au patrimoine collectif) et subversives (à travers la liberté d'expression qu'elles véhiculent dans une société muselée).

    Je déconseillerais "Parvana" pour de jeunes enfants : le réalisme de certaines scènes (les femmes battues en pleine rue, la violence de la vie en prison, les raids sur Kaboul...) pourrait les choquer, et les thèmes abordés seraient lourds et complexes pour eux.

    Cette réserve mise à part, vous l'avez compris, je recommande "Parvana" chaleureusement pour tous les publics !

     

     

    Parvana, une enfance en Afghanistan - Jeune public | Le ...

     


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