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Pontage
Pontage
J’ai rêvé de la Polveriera cette nuit. On était tous les deux en armure et on essayait de se prendre dans les bras. Evidemment, on n’y arrivait pas. On ne faisait que se couper au tranchant des lames et se blesser l’un l’autre. La Polveriera m’a soudain regardé de ses yeux d’évidence et elle m’a dit :
« On n’a pas besoin de ça. On n’a qu’à les enlever."
J’ai dit :
« Comment ? Ca fait tellement longtemps qu’on vit avec.
-Simplement. Comme ça. »
Elle a posé sa main sur mon armure à l’endroit du cœur. Ca a fait une lumière vert doré. L’armure a commencé à fondre. Comme de la glace. Elle coulait, elle dégoulinait. Mes larmes aussi ont commencé à couler et à dégouliner.
« Fais-le pour moi », m’a demandé la Polveriera.
Je l'ai fait.
On l’a fait.
On a ruisselé ensemble un bon moment.
Je n’entendais plus siffler la cocotte-minute.
Si seulement il existait un pont entre le rêve et la réalité.