"Le saviez-vous ?" - Le bleu outremer
Peintures de Giotto dans la chapelle des Scrovegni à Padoue (Source : www.artesvelata.it )
Le bleu outremer a été un pigment extrêmement cher jusqu'au xixe siècle. Le lapis-lazuli à l'origine de sa fabrication était importé d'Afghanistan, d'où son nom, du latin ultramarinus, « au-delà des mers ». Sans équivalent du point de vue de la couleur et de la solidité, il était très prisé en peinture malgré ou à cause de son prix, qui témoignait de la richesse du commanditaire et, pour les tableaux de piété, de l'ampleur de son sacrifice. L'utilisation du bleu outremer se développe au Moyen Âge. Les moines l'utilisent dans les enluminures. Les peintres italiens tels que Cimabue, Duccio, Giotto ou Salvi utilisent le bleu d'outremer exclusivement pour leurs sujets religieux, en particulier la représentation de Marie, au point qu'une nuance d'outremer porte son nom : le bleu marial. À la Renaissance, le coût de l'outremer est si élevé qu'il se trouve fréquemment spécifié dans les contrats de commande de tableaux. L'obsession de Vermeer pour l'outremer aboutira à sa ruine. Il n'était pas rare que le commanditaire doive lui-même acheter le pigment et le fournir au peintre. Raphaël, Léonard de Vinci et Michel-Ange ont utilisé ce pigment. C'est l'industriel et inventeur français Jean-Baptiste Guimet qui trouvera, au 19e siècle, comment fabriquer le bleu outremer de synthèse, qui porte son nom et qu'utilisera, par exemple, Wassily Kandinsky. (Source : Wikipedia)
Wassily Kandinsky, "Murnau, 1909"
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