La Lutiniere

Blog du site www.sylvieptitsa.com

Publié le par *Sylvie Ptitsa*

 

Quand l'une de mes héroïnes vire à la bad girl

 

Hier, je vous parlais des duos ou trios littéraires inédits qui nous ont été présentés au cours de l'atelier "Dramaturges en herbe" .

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Aujourd'hui, jour du solstice, je ne résiste pas à l'envie de partager avec vous un nouveau dialogue... où j'ai découvert qu'une de mes héroïnes les plus solaires avait basculé à mon insu du côté obscur de la Force !  Il s'agit d'Alis (d' "Alis au Pays des Merveilles"), qui, dans l'imagination de trois jeunes plumes, rencontre non pas le personnage d'un autre auteur, mais un personnage d'une autre de mes histoires : "Le fantôme à lunettes". Je me doutais bien que mes personnages avaient une vie secrète en dehors de mes écrits, mais je n'aurais pas imaginé cette face cachée d'Alis... Voici la scène en question :

 

" Bonjour, fantôme à lunettes ! Je suis une gentille petite fille mignonne, je m'appelle Alis. J'adore tes lunettes, elles sont trop jolies ! Je peux les essayer ?

-Salut Alis ! Comme tu adores mes lunettes, je veux bien te les prêter.

-Merci !"

Alis déchire les lunettes en papier du fantôme, qui se met à pleurer..."

 

Certes, Alis n'a que 10 ans dans mon roman et elle a droit à une crise d'adolescence en bonne et due forme. Cependant, j'ai eu envie d'inviter à mon tour quelqu'un dans son histoire de bad girl, que je reprends là où elle s'était arrêtée : "Alis déchire les lunettes en papier du fantôme, qui se met à pleurer..."

 

Manifestement, Alis n'avait pas lu "Le fantôme à lunettes" jusqu'à la fin et elle allait le regretter amèrement. Jakob, le fantôme noir, sortit de derrière un pilier. Face à cette armoire à glace, la jeune fille se sentit nettement moins puissante que devant le petit fantôme.

"T'as fait quoi à mon pote ?, gronda le fantôme baraqué, menaçant.

-Euh... bah.... ben.... rien je....

-T'étais pas au courant qu'il avait de nouveaux amis ?

-Euh...

-Rabosse-Ca, ramène toi !"

La vieille femme hideuse qui surgit à son tour comme par magie (ou plutôt par sorcellerie) semblait vaguement familière à Alis, mais impossible de retrouver d'où elle la connaissait.

"Cette meuf relou a bousillé les nettes-lu d'Elouan ! Jette-lui un sort qui chire-dé, histoire qu'elle se pelle-ra de plus se fouler-dé lâchement sur les p'tits !", requit le grand costaud. A peine avait-il fini sa phrase qu'il partit d'un grand rire fracassant.

"T'vas bien en chier pour chevaucher ton ch'val !", s'esclaffa-t-il dans une allitération tonitruante.

Une énorme bosse avait poussé dans le dos d'Alis, non seulement affreuse, mais très lourde à porter (et malheureusement, dans cette histoire, personne n'avait pensé à inviter Obélix).

"Elle se réduira au fur et à mesure que tu aideras les plus petits ou les plus faibles que toi", ricana  la vieille, apparemment satisfaite de son sortilège. Il semblait qu'elle ait viré de bord depuis sa dernière apparition dans un rôle célèbre et qu'elle joue à présent les repenties.

Elouan, lui, se taisait. Il avait du mal à suivre : sans lunettes, il n'y voyait rien. Il avait tout de même compris que la situation avait tourné à son avantage.

Alis s'en fut, fumant de rage, dans un roulement d'orage, d'injures et de sabots grondant. La bosse la pliait en deux sur l'encolure de sa monture, la forçant à bouffer la poussière. 

"Le dernier arrivé au banquet cède son sanglier aux autres !", s'exclama le fantôme noir en détalant de toutes les jambes qu'il n'avait pas.

Car si Obélix manquait, comme toutes les belles histoires, celle-ci devait dignement se conclure dans une gigateuf.

 

 

 Надпись The End / Inscription the end on a red and black background in ...

 

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