•  

    "Le saviez-vous ?" - La peau de chagrin

     

     

    Image : www.edition-originale.com

     

    La locution "peau de chagrin" ("rétrécir comme une peau de chagrin", "se réduire comme une peau de chagrin") est synonyme de rapetisser, diminuer, s’amoindrir.

    Elle est aussi le titre d'un roman d’Honoré de Balzac paru en 1831. Le héros, Raphaël de Valentin, aristocrate ruiné, obtient d'un vieux marchand une peau d’onagre (âne sauvage) : quand on frotte cette peau, elle exauce les souhaits. Mais, à chaque vœu réalisé, la peau rétrécit et la vie de Raphaël diminue en proportion.

    Au début, le jeune homme, grisé par le pouvoir magique de la peau, l'utilise sans compter. Quand il prend enfin conscience qu’il n'aura pas le temps de profiter de ce qu'il a acquis, il regrette, limite ses désirs, mais meurt finalement dans l'ultime souhait de n'avoir pas accepté la peau. Vivre peu en satisfaisant ses désirs, ou longtemps en se réfrénant ?... Un dilemme toujours d'actualité !

     

     

    Peau de chagrin

     

    Honoré de Balzac, Balzac illustré. La Peau de chagrin, Paris, Delloye et Lecou, 1838, pages 46-47,

    collection Musée Balzac, Château de Saché. ( Source : www.musee-balzac.fr )

     

    Ce qu'on sait moins, c'est que dans l'expression, le mot "chagrin" ne désigne pas la peine ou le malheur, mais un cuir travaillé de façon particulière à partir d'une peau animale (âne, cheval, chèvre, mais aussi, plus récemment, requin, serpent, lézard, autruche, perche du Nil, caïman, buffle, esturgeon, saumon, phoque…).

     

    Jusqu'au 19e siècle, le chagrin était traditionnellement utilisé pour couvrir et relier les livres ; il est encore très prisé des collectionneurs et bibliophiles. Il s'agit d'un cuir qui n'est pas lisse et uni, mais marqué par de petits grains. Différentes techniques de chagrinage, d'abord artisanales, puis plus mécaniques avec l'arrivée des temps modernes, furent utilisées pour obtenir cet effet particulier. Si le sujet vous intéresse, le site "Tout en cuir", que j'ai découvert en préparant cet article, est une mine d'informations sur le sujet.

     

    Le mot ne viendrait donc pas de "chagrin" (peine), mais de "sagri" : "croupe", en turc (les premiers chagrins provenant de croupes d’ânes ou de mulets). Une autre explication, plus romanesque, serait le crissement émis par la peau de chagrin lorsqu’on la froisse.

     

    Sources :

    https://dictionnaire.orthodidacte.com/article/

    https://www.tout-en-cuir.fr/

    https://www.musee-balzac.fr/



    undefined

     

     Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière

     


    votre commentaire
  •  

    "Le saviez-vous ?" - Les "Katakombenschulen" (écoles des catacombes)

      

    https://i0.wp.com/www.montan.info/wp-content/uploads/Nach-dem-Verbot-der-deutschen-Schule-wurde-in-sogenannten-Katakombenschulen-illegal-unterrchtet-scaled-e1681981318361.jpg?fit=2521%2C1600&ssl=1

     

    Ecoliers d'une "Katakombenschule" dans une ferme du Tyrol du Sud, vers 1927

    Source : www.suedtyrol.info

     

     

    Les "Katakombenschulen" ont été créées illégalement pendant la période fasciste dans le Tyrol du Sud (rattaché depuis 1919 à l'Italie), pour assurer une instruction régulière des élèves dans leur langue maternelle, l'allemand ; elles ont accueilli environ 30 000 enfants. Pourquoi des écoles clandestines ?...

     

    Dans le contexte politique d'italianisation du Tyrol du Sud, la Lex Gentile d'octobre 1923 décréta qu'à partir de l'année scolaire 1925/1926, l'italien serait la langue d'enseignement exclusive dans toutes les écoles. Les professeurs sud-tyroliens furent congédiés et remplacés par des Italiens qui, souvent, ne parlaient pas l'allemand ; l'allemand fut aussi interdit à partir d'octobre 1924 dans tous les jardins d'enfants.

     

    Les familles tentèrent d'organiser des cours et des espaces de jeu privés ; ceux-ci furent strictement interdits par un décret de novembre 1925. Pour assurer aux enfants un enseignement dans leur langue maternelle, il fallut donc organiser un réseau d'écoles clandestines.

     

    Pour cela, il fallait trouver des locaux appropriés, se procurer du matériel d'enseignement et payer des professeurs. L'âme du mouvement fut le chanoine Michael Gamper, avec des personnalités engagées comme le Dr. Joseph Noldin, un avocat. À leurs côtés, beaucoup d'enseignants, comme Rudolf Riedl, Angela Nikoletti et Berta Gelmini, consacrèrent tous leurs efforts à ces cours en allemand, désormais interdits.

     

    Angela Nikoletti - Source : https://suedtiroler-freiheit.com

     

    Le matériel d'enseignement fut importé en contrebande au Tyrol du Sud depuis l'Allemagne et l'Autriche. Environ 200 professeurs furent formés. Les institutrices se faisaient souvent passer pour des paysannes et la « classe » avait lieu l'après-midi, après le cours officiel, dans des fermes, des greniers, des restaurants. Si une Katakombenschule était repérée, les maîtres et les parents s'exposaient à des amendes sévères, voire à la prison ou à l'exil.

     

    L'instruction religieuse en langue allemande fut réautorisée en 1928 pour la catéchèse, puis, à partir de 1939, exclusivement pour les écoliers dont les familles avaient ''opté'' pour l'Allemagne (scission entre les "Dableiber" choisissant de rester au Tyrol du Sud, et les "Optanten" retournés s'installer dans l'Allemagne du IIIe Reich, en particulier sur les terres conquises à l'Est, comme en Pologne). En 1943, après l'occupation par les troupes allemandes, les cours en allemand servirent les intérêts du régime nazi.

     

    Après la Deuxième Guerre mondiale, l'instruction en allemand fut réintroduite : depuis que le Tyrol du Sud a le statut de province autonome (1972), l'allemand et l'italien y sont deux langues officielles.

     


    undefined

     

    Une exposition sur les "Katakombenschulen" ouvre le 20 juillet à Neustift (photo), près de Brixen,  tour "Engelsburg".

     

    Sources : Wikipedia et www.suedtirol.info             

     

    Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière


    votre commentaire
  •  

    "Le saviez-vous ?" - Les alphabets abjad et le boustrophédon

      

    tav signification lettre hébraique

    "Tav", 22e lettre de l'alphabet hébraïque, correspond au "Tau" grec et au "T" latin.

    Dernière lettre de l'alphabet, elle symbolise, dans la Kabbale juive, l'aboutissement de la quête, l'alliance de l'homme et de Dieu, la réunification des opposés, le sceau divin.

    Source : www.jepense.org

     

    Un alphabet abjad est un alphabet dont les graphèmes (lettres, unités de base) sont exclusivement des consonnes. Les voyelles dans un tel alphabet sont implicitement dictées par la phonologie : le lecteur doit connaître la langue pour en rétablir toutes les voyelles.

    Les alphabets consonantiques modernes, par exemple hébraïquearabe ou syriaque, descendent tous de l'alphabet phénicien ou araméen, eux-mêmes descendants de l'alphabet protosinaïtique.

    Tous les alphabets consonantiques connus s'écrivent de droite à gauche, à l'exception de l'alphabet ougaritique, qui s'écrit de gauche à droite. Cependant, certains alphabets consonantiques anciens comme le phénicien ou le protosinaïtique pouvaient s'écrire en boustrophédon.

    undefined

     Ci-dessus : Inscription en boustrophédon de Sigée (Grèce ancienne), vers 550-540 avant l'ère chrétienne

    ( Parenthèse : Le boustrophédon est une écriture dont le sens de lecture alterne d'une ligne à l'autre, à la manière du bœuf marquant les sillons dans un champ, allant de droite à gauche puis de gauche à droite. Le terme vient de l'adverbe grec ancien βουστροφηδόν boustrophêdón, de βοῦς boũs « bœuf » et στροφή strophế « action de tourner », allusion au trajet des bœufs lors du labour dans un champ. Souvent, le tracé des lettres est également inversé en changeant de sens ; par exemple, la lettre Є tracée de gauche à droite deviendrait Э de droite à gauche. Le boustrophédon a été principalement utilisé à des stades anciens d'écritures avant que celles-ci ne se fixent dans un sens précis : le grec, par exemple, s'est d'abord écrit de droite à gauche. En art, le terme s'emploie pour la réalisation de certains vitraux médiévaux. Par exemple, la verrière de la Passion de la cathédrale Notre-Dame de Chartres doit être lue en boustrophédon ).


     Vitraux du portail ouest de la cathédrale de Chartres. La verrière de la Passion est à gauche.

     

    Dans les alphabets consonantiques, il est fréquent que les lettres changent plus ou moins de forme selon leur place dans le mot : une lettre en début, milieu et fin de mot n'a pas nécessairement la même graphie.

    Le xiao'erjing et l'écriture ouïghoure arabisée sont des exemples d'alphabets vocaliques issus de l'alphabet consonantique arabe, ils possèdent des lettres supplémentaires pour indiquer toutes les voyelles.

    L'alphabet du yiddish (judéo-allemand) est quant à lui un exemple d'alphabet vocalique issu de l'alphabet consonantique hébraïque, qui comporte 22 lettres dont 4 sont des semi-consonnes (ou semi-voyelles, selon le point de vue) : elles sont employées comme des consonnes dans l’écriture de base, mais aussi, occasionnellement, comme voyelles dans certaines orthographes simplifiées de la langue hébraïque.

     

     Les 22 lettres de l'alphabet hébraïque dans différentes polices de caractère.

     

    Toutes les adaptations de l'alphabet arabe ne sont pas des alphabets vocaliques, par exemple l'alphabet persan et l'alphabet jawi (utilisé pour les langues malaïques en Malaisie, en Indonésie, à Singapour et dans les provinces du sud de la Thaïlande) sont restés consonantiques.

     Sources : Wikipedia

     

     

    Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière

     


    votre commentaire
  •  

    "Le saviez-vous ?" - Le tonneau des Danaïdes

     

     https://static.wikia.nocookie.net/lettresantiques/images/5/5b/Danaides-0.jpg/revision/latest?cb=20200107164143&path-prefix=fr

    " Les Danaïdes", John William Waterhouse (1903)

     

    Les Danaïdes sont les cinquante filles de Danaos, roi de Libye et d’Arabie, qui avait fui son frère Egyptos pour se réfugier à Argos en Argolide. Mais son frère le retrouva et lui demanda que ses propres fils épousent les Danaïdes, ce qu'il accepta.

    Alors, Danaos demanda à ses filles de tuer leurs époux pendant la nuit de noces ; et toutes obéirent, sauf une : Hypermnestre. Elle épargna Lyncée (son époux) parce qu'il l'avait respectée. Ensuite, Lyncée vengea ses frères en tuant Danaos, et ses filles (sauf Hypermnestre) furent envoyées aux Enfers dans le Tartare, où leur punition est de remplir pour l'éternité un tonneau troué. Lyncée devint roi d'Argos.

    Aujourd'hui, l'expression « remplir le tonneau des Danaïdes » signifie « accomplir une tâche sans fin ou impossible ».

    Source : Vikidia

     

     Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière

     


    votre commentaire
  •  

    "Le saviez-vous ?" - Parler d'amour

     

    Après "battre la chamade", je vais encore vous parler d'amour ! Hé oui, nous sommes vendredi, jour de Vénus !

    "Aller aux petites bottines" : cette expression provinciale signifiait rendre visite aux dames qui recevaient les clients chaussées de jolies bottes, autrement dit, les prostituées.

    "Demander becquée à Vénus" signifiait "solliciter les faveurs d'une femme". Le verbe "becquer" signifie "prendre du bec" mais aussi "embrasser" (in : Le Trésor de la langue française). On parle d'ailleurs de "bécot" pour décrire un léger baiser.

    L'expression "grimper aux rideaux" s'emploie familièrement pour évoquer un plaisir intense ou son point culminant, l'orgasme (comme "atteindre le 7e ciel", donc). On connaît moins son autre sens : s'énerver, se fâcher, s'enflammer, réagir vivement à quelque chose.

     

    Source :                           

    Grimper aux rideaux et 99 autres expressions coquines

    Catherine Guennec a écrit un autre livre plein de mots succulents (et truculents) :

    Espèce de savon à culotte ! (Hors collection)

     

    Quant à des deux-là que j'ai trouvés ce vendredi, jour de Vénus, sur la fenêtre de ma cuisine, ils n'avaient pas attendu l'Ascension pour "s'envoyer en l'air" !

     

     

     Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière


    votre commentaire
  •  

    "Le saviez-vous ?" - Carl Larsson

     

     

     

    Bien que son nom arrive après Karl Lagerfeld sur les moteurs de recherche, Carl Larsson est aujourd'hui un  artiste suédois mondialement connu pour ses dessins, aquarelles, peintures, fresques...

     

    On connaît moins les débuts difficiles de ce talent prometteur :

    "Né dans une famille des plus modestes à Gamla Stan, la vieille ville de Stockholm, Carl Larsson a une enfance assez malheureuse. À l'âge de treize ans, il est dans une école pour enfants pauvres quand son professeur l'incite à postuler à la "principskola"  de l'académie royale des arts de Suède, où il est finalement admis.

    Pour subvenir à ses besoins, il est — durant les fins de semaine et fins de soirées — retoucheur de photographies en 1866, puis, après 1871, dessinateur de la revue "Kasper". Pendant ses premières années dans cette prestigieuse institution, il est peu à l'aise, étant très timide et se sentant inférieur à ses camarades bourgeois. En 1869, à seize ans, il passe dans une classe plus prestigieuse de la même académie, où il prend confiance en lui-même, s'investissant même dans la vie étudiante."

     

    Même une fois reconnu et porté au pinacle, il gardera sa liberté de pensée et son indépendance artistique :

    "Il n'hésite pas à lutter contre les idées reçues. Il se brouille aussi avec ceux qui veulent se servir de son succès pour imposer et justifier une esthétique. L'équilibre des compositions, la nuance des couleurs doivent être recherchées par chaque artiste. En 1898, fidèle au constat autrefois partagé avec Ernst Josephson, Carl Olaf Larsson refuse un poste de professeur à l'académie des Beaux-Arts de Stockholm."

     

    En plus de sa liberté d'esprit, j'aime sa finesse d'exécution, le naturel des scènes en mouvement où il nous plonge comme dans des instantanés pris sur le vif,  loin des poses académiques et des sujets classiques, et le nuancier subtil de ses oeuvres, dont certaines m'évoquent des photographies ou des vignettes de bande-dessinée.

     

    Carl Larsson, "Titt-ut". - Bukowskis

     

    Vous pouvez les découvrir  sur le site qui lui est dédié en cliquant sur son auto-portrait ci-dessous (en grande fan, je pensais en connaître la plupart, pourtant j'en ai découvert de nouvelles !) :

     

    Source : Wikipédia

     Self-portrait - Carl Larsson - WikiArt.org - encyclopedia of visual arts

     

     Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière

     


    votre commentaire
  •  

    "Le saviez-vous ?" - Battre la chamade

     

     https://www.gif-maniac.com/gifs/55/54992.gif

     

    À l’origine, il s’agissait d’un signal sonore produit par le battement d’un tambour (battre la chamade) ou par le son d’une trompette (sonner la chamade) afin de prévenir la partie adverse qu’une trêve des hostilités est demandée dans l’intention d’entrer en négociations.

    Le signal sonore étant la plupart du temps couvert par le bruit des affrontements, il fut doublé par un signal visuel : le tissu de couleur blanche ou le drapeau blanc.

    Le mot provient d’une racine indo-européenne *k(e)la- (« appeler »), par le piémontais ciamada (« appel ») dérivé du verbe ciamà (« appeller »), venant du latin clamare (« crier, réclamer  ») d'où viennent également chiamare (« appeler, nommer ») en italien et clamer (« dire avec force ») en français . La même racine indo-européenne a aussi donné call (« appel ») en anglais, klikat’ (« appel ») en russe et Klage (« plainte ») en allemand.

    Aujourd'hui, le mot s'emploie surtout dans l'expression "avoir le coeur qui bat la chamade" : très rapidement et/ou très fort.

    Source : Wikipédia

     

     Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière

     


    votre commentaire
  •  

    "Le saviez-vous ?" - Se prendre un râteau / Rouler une pelle

     

    Source image : "La Montagne"

     

     

    Après "avoir le cul bordé de nouilles", je me suis interrogée sur l'origine de la non moins pittoresque expression "se prendre un râteau". Là encore, les explications sont variées. D'après l'Académie Française :

     

    "L’expression se prendre un râteau s’emploie lorsqu’une personne qui s’est lancée dans une entreprise de séduction échoue lamentablement et se voit repoussée. (...) On explique en général cette expression par le fait que la douleur de l’échec rappelle celle que l’on ressentirait si, en marchant sur les dents d’un râteau abandonné sur le sol, on recevait le manche de cet outil au visage. Comme ce manche peut frapper violemment les dents, on dit parfois aussi : se manger un râteau.

     

    Cependant cette explication, si séduisante soit-elle, n’est sans doute pas la bonne. Il s’agit probablement de la reformulation d’une expression plus ancienne (comme Jeter sa langue aux chiens a été remplacée et adoucie en Donner sa langue au chat).

     

    En effet, on lisait à l’article rat de la première édition du Dictionnaire de l’Académie française : « On dit figurément qu’Une arme à feu a pris un rat, quand l’amorce n’a point pris, ou que l’arme ne tire pas. Et on dit d’un homme qui a manqué son dessein, qui a manqué son coup, qu’Il a pris un rat. » Au sujet de cet emploi, la deuxième édition ajoutait : « Il est familier et ironique. » Cette expression (...) est à l’origine du verbe « rater », qui apparaît, lui,  avec une définition presque identique à celle de prendre un rat : « Verbe qui se dit d’une arme à feu qui manque à tirer. »

     

    Mais d’où vient que le rat était considéré comme un symbole d’échec ? Probablement des farces innocentes de jeunes polissons : « Parmi le peuple on dit, Donner des rats, pour dire, Marquer les habits des passants avec de la craie ou de la farine dont on a frotté un petit morceau d’étoffe attaché au bout d’un bâton et ordinairement coupé en forme de rat. »

     

    Littré ajoute : « Il a eu un rat, on lui a posé sur le dos la figure d’un rat pour se moquer ensuite de lui, sorte de plaisanterie qui se faisait les jours gras. » Ainsi, (...) nos rats furent changés en poissons et leur période d’activité se réduisit des jours gras au 1er avril. Avec prendre un rat, on serait passé du sens d’ « être victime d’une innocente plaisanterie » à celui d’« être berné » et enfin d’« échouer ». On aurait pris un rat avant de prendre un râteau. Littré semble confirmer cette hypothèse quand il nous informe que rater signifie « dans le langage libre, ne pas venir à bout d’une femme ».


     D'après d'autres sources moins littéraires :

    "A l’époque du cinéma muet, un gag était récurrent : celui du jardinier qui, ne prêtant pas attention à ses pieds, marche sur les dents du râteau et se fait frapper en retour par le manche de l’outil. Cet épisode, ridicule et douloureux, représenterait le sentiment éprouvé devant cet échec de la séduction. La seconde explication serait l'opposition du râteau à la pelle, à la fois outil de jardinage et synonyme de baiser amoureux."

    (Magazine "Ca m'intéresse")

     

    Ah oui, tiens, tant qu'on y est, d'où vient l'expression "rouler une pelle" ?...  Cette fois, c'est Europe 1 qui m'a donné la réponse, et j'ai bien ri en lisant comment nos voisins étrangers évoquent le fameux "french kiss" ! Si vous voulez tout savoir, l'explication est ici, clic !

     

    Image du site (drôle et passionnant) : les Dédexpressions

     

     

    Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière

     


    votre commentaire
  •  

    "Le saviez-vous ?" - Nian (Shou)

     

    Ce samedi 10 février a débuté le Nouvel An chinois (en 2024 : année du Dragon de Bois). Mais connaissez-vous  son origine ? Je l'ai apprise lors de nos recherches sur l'Asie avec les enfants de l'école Montessori de Strassen. Je la partage ci-dessous avec vous. Vous découvrirez dans la vidéo qui est Nian (appelé aussi : Nian Shou).

    Pourquoi le Nouvel An chinois a-t-il lieu tous les ans à une date différente ? Regardez ici !

    Et pourquoi notre Nouvel An  est-il différent du Nouvel An asiatique ? La réponse est là !

     

     

     

    Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière


    1 commentaire
  •  

    "Le saviez-vous ?" - Avoir le cul bordé de nouilles

     

    Source image : Buzzfeed

     

    Je m'interrogeais, ces jours derniers, sur l'origine de cette savoureuse et surprenante expression française qui signifie "avoir beaucoup de chance". Mon cerveau de 4 ans (ou moins) crépite des questions inessentielles et farfelues de ce style. Rien ne les stimule plus que les conversations "sérieuses" : plus je m'efforce de tenir mon rôle et ma place "d'adulte", plus l'enfant, en moi, quitte la pièce et se plonge dans des rêveries abracadabrantes. Heureusement que je ne suis pas sur écoute télépathique : l'espion, au bout du fil, mourrait très certainement de rire.

     

    Donc, pendant que je m'acquittais, en ce début d'année, de joyeusetés adultes telles que paperasserie administrative, rendez-vous au contrôle technique, comptabilité de l'année passée etc, l'enfant en moi se (me) questionnait sur le lien entre les nouilles et le cul, les nouilles et la chance, le confort du cul sur les nouilles, et est-ce qu'elles devaient être cuites ou crues, chaudes ou froides, tomate ou pesto, gruyère ou parmesan, tant et si bien que j'ai fini par faire des recherches et préparer un "Le saviez-vous ?" sur le sujet.

     

    A noter que l'expression a des équivalents tout aussi fleuris dans d'autres langues :

    • Espagnol : tener una flor en el culo (avoir une fleur dans le cul)
    • Portugais (Brésil) : ter o cú virado prá lua (avoir le cul tourné vers la lune)
    • Italien : aver un culo grosso come una casa (avoir un cul gros comme une maison)

     

     

    https://expressions-francaises.eu/wp-content/uploads/2023/12/Expression-francaise-22-800x445.png

     

    L'association de l'arrière-train et de la chance est ancienne. Selon la linguiste Catherine Rouayrenc, dans Les Gros Mots, l’expression métaphorique originelle serait «avoir le cul verni» (toujours en usage sous la forme « être verni » par exemple), c’est-à-dire « être chanceux », le vernis laissant glisser la malchance sans qu'elle nous touche.

     

    L'ajout des nouilles au cul serait apparu en France vers 1950. Les explications en sont très diverses, par ex. :

    * Les nouilles sont bon marché et faciles à préparer (qui en a beaucoup a donc la vie facile).

    * Selon une ancienne superstition française, avoir des nouilles accrochées à soi porterait chance. 

    * Les Marseillais, voisins de l'Italie, auraient ajouté les pâtes à l'expression pour exagérer son sens.

    * L'ajout proviendrait d'un pari entre le fabricant des pâtes Lustucru et un autre fabricant grenoblois.

     

    Puisque je n'ai pas pu trouver d'origine certaine à l'expression, je vous souhaiterai d'avoir le cul verni ET bordé de nouilles afin de parer à toute éventualité. Je vous laisse choisir ci-dessous le type de nouilles que vous destinez à votre heureux postérieur. Pour ma part, j'opte pour les "Farfalle", parce que j'aime la symétrie régulière de leur forme dentelée et l'insecte dont elle portent le nom (le papillon). Et vous ?

     

    Sources :

    www.laculturegenerale.com

    www.lalanguefrancaise.com

    tutoratpro.com

    www.lecourrierdesechos.fr

     

    Bannière d’une collection de pâtes italiennes sur un fond blanc avec en légende le nom de chaque forme.

     

    Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière

     


    votre commentaire
  •  

    "Le saviez-vous ?" - L'obsidienne flocon de neige

      

    https://vibrationscristallines.fr/1622-product_zoom/coeur-en-obsidienne-flocon-de-neige.jpg

    Source : vibrationscristallines.fr

     

    En me promenant sur un site de bijoux en pierres naturelles, j'ai découvert l’ "obsidienne flocon de neige", dite aussi "obsidienne mouchetée" ou "obsidienne étoilée". Il s'agit d'une roche volcanique vitreuse issue d'une lave acide et riche en silice. La gemme est noire, constellée de taches plus claires. Elle se forme dans les zones d'activité sismique importante, selon un processus particulier : 

     

    1- Lors de l'éruption volcanique, la lave fluide et chaude jaillit.

    2- Une fois au contact de l'air, la lave refroidit rapidement, avant que les minéraux à l'intérieur aient le temps de s'organiser en cristaux.

    3- Grâce à ce refroidissement rapide, la lave se transforme en un verre très dur et coupant (à la Préhistoire, l'obsidienne, comme le silex, était utilisée pour faire des armes ou objets tranchants).

    4- De petites bulles d'eau ou de gaz, emprisonnées dans la lave, font cristalliser la silice présente et forment des cristaux de cristobalite.

    5- La combinaison du verre noir de l'obsidienne et de ces cristaux de cristobalite plus clairs donne à l'obsidienne flocon de neige son aspect particulier.

     

    Chaque obsidienne flocon de neige est ainsi unique, avec des motifs spécifiques.

     

    Obsidienne noire | Vertus, bienfaits de cette pierre de protection  
         
    Obsidienne noire - Source garaulion.fr   Obsidienne flocon de neige - Source : fr.geologyscience.com

     

    Chez les Mayas et les Aztèques, l'obsidienne flocon de neige était utilisée comme monnaie d'échange, ses motifs uniques et sa rareté faisant d'elle une gemme de valeur.

    Elle a aussi été utilisée en médecine sous forme d'élixir pour soulager les maux de tête ou comme antiseptique. Sous forme d'onguent, l'obsidienne flocon de neige était utilisée pour améliorer la cicatrisation.

    En lithothérapie, elle fait partie des pierres de protection, mais avec une action plus douce que la puissante obsidienne noire. On la considère comme une pierre d'équilibre et d'harmonie : la partie noire absorbe les énergies négatives, la partie claire émet des énergies positives. Elle favorise aussi l'équilibre cosmo-tellurique.

    Les principaux gisements se situent près des zones volcaniques comme au Mexique, aux Etats-Unis, dans les îles Canaries, au Japon, en Islande, en Grèce, en Italie.

     

     

      Obsidienne flocon de neige - Ode aux minéraux de la vie - Lithothérapie ...

     

    Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique